Hier soir à Paris, quelque 200 personnes (fabricants de composants, représentants, distributeurs, présidents de syndicats de la filière électronique, etc.

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) on assisté à la 10e édition des Trophées du SPDEI, cérémonie qui récompense les fabricants de composants qui se sont distingués par la qualité de leurs prestations et de leurs produits durant l’année écoulée.

A cette occasion, le syndicat des distributeurs français de composants a annoncé la nomination à sa présidence de Bruno de Folleville, p-dg de Direct, qui précisera son programme d’actions début 2006 (voir « pensée du jour »). Il succède à Jean-Claude Chastanet, président du SPDEI depuis 4 ans.

Cette année, 165 fabricants de composants ont été nommés par les distributeurs du SPDEI, les distributeurs notant leurs fournisseurs différents critères (partenariat avec le distributeur, innovation, prix et pérennité des produits, ressources allouées pour le support du distributeur, protection et traçabilité des designs, retour sur investissement, rentabilité et qualité). Cinq nominés et un premier prix ont été décernés dans 4 catégories de composants.

Pour le secteur « connectique, fils et câbles, électromécanique et énergie », le premier prix a été décerné comme en 2004 à Samtec, qui réalise 60% de ses ventes au travers de la distribution. Les autres nominés sont Harting, Omron, Preci-Dip et Radiall.

En composants passifs, le trophée a été remporté pour la 3e année de suite par Kemet, devant les autres nominés (Bourns, Murata, Panasonic et Syfer).

Deux prix ont été décernés dans les semiconducteurs : l’un pour les fournisseurs généralistes, l’autre pour les entreprises spécialisées. Pour cette dernière catégorie, Micrel a remporté le premier prix (comme en 2004). Il devance Actel, International Rectifier, Microphip et Renesas.

Dans les semiconducteurs généralistes, le premier prix a récompensé Philips, (dernière distinction en 1998). Les autres nominés ont été Analog Devices, Freescale, STMicroelectronics et Texas Instruments. Enfin, un prix spécial du comité directeur du SPDEI a été attribué à Vishay, à la fois fabricant de composants passifs et actifs.

Mardi après-midi, l’ESIA, l’association européenne de l'industrie du semiconducteur, a remis officiellement son rapport sur la profession à Günter Verheugen, commissaire européen aux entreprises et à l’industrie. Une délégation de p-dg et de directeurs généraux de STMicroelectronics, Infineon, Philips, Freescale, Micron et Robert Bosch, s’est ainsi rendue à Bruxelles pour défendre les intérêts de cette industrie. Ce rapport de 60 pages lance un cri d’alarme et propose dix mesures pour soutenir la compétitivité de l’Europe du semiconducteur.

« Une unité de production de semiconducteurs construite en Chine ou en Corée rapportera, d’ici 2010, 2,2 fois plus de bénéfices que la même usine construite en Allemagne », souligne le rapport qui met en avant les aides et les subventions accordées par les différents pays pour expliquer ce différentiel, devant le coût de la main-d’œuvre. Si rien n’est fait, l’ESIA estime que l’importance déclinante de l’Europe pour la construction de nouvelles unités de production pourrait également être le prélude à un transfert de la R&D dans les autres régions du monde. Même si le marché européen a su conservé une part de 20% de la consommation mondiale, l’Europe importe beaucoup de semiconducteurs qu’elle n’en exporte. Selon, l’ESIA, les fabricants de semiconducteurs implantés en Europe emploient directement plus de 86 000 salariés pour un marché estimé à 31,7 milliards d’euros en 2004.

Parmi les dix mesures proposées, citons la généralisation d’un système de crédit d’impôts sur les dépenses de R&D, l’adoption du 7e PCRD proposé par la Commission, la création d’un framework sectoriel spécifique au semiconducteur (l’équivalent de MEDEA + du programme Eurêka?), l’encouragement de partenariats multiples, une plus grande flexibilité des législations sur le travail, une rationalisation et une simplification des procédures pour faciliter la protection de la propriété intellectuelle en Europe. Le Commissaire s’est pour l’instant contenté de saluer la contribution significative de ce rapport au débat sur la compétitivité de l’Europe.

Rapport de l'ESIA

Selon le cabinet d’études américain VLSI Research, le taux d’utilisation des unités de production de semiconducteurs frôle la saturation : de 96,5% en septembre, il est passé de 96,6% en octobre et devrait encore être de 95,7% en novembre. Pour octobre, VLSI Research évalue à 96% le taux d’utilisation des usines de front end et à 98% celui des usines d’assemblage et de test !

Pourquoi alors les prix et les délais d’approvisionnement ne s’envolent-ils pas ? Tout d’abord, peut-être parce que les chiffres de VLSI sont faux. On attend la confirmation des statistiques de la profession délivrés par le Sicas. Au deuxième trimestre, le taux officiel d’utilisation des capacités de production des usines de semiconducteurs était remonté à 88,8% contre 84,8% au 1er trimestre.

Autre explication crédible donnée par VLSI : par prudence, plutôt que d’investir dans de nouvelles capacités de production, les fabricant ont préféré « charger » leurs usines existantes pour anticiper la demande pour les fêtes de Noël. Une fois le pic passé (si la demande finale est au rendez-vous), la pression devrait retomber. De plus, les fabricants ayant sous-investi au cours du premier semestre, il y a actuellement un rush sur les équipements (book-to-bill mondial de 1,08 en octobre et de 1,04 en novembre) qui fera baisser mécaniquement le taux d’utilisation des capacités de production d’ici quelques mois.