Edition complète Lundi 06 Décembre @ VIPress.netPolitique industrielle à Deauville …
« Il ne faut pas uniquement mettre en œuvre une politique d’usage et de la demande, il faut une politique industrielle volontariste, car, sans industrie, il ne peut y avoir de diffusion des technologies de l’information et des communications. C’est pourquoi, alors que la politique européenne était dans le passé tournée vers la défense des consommateurs et le respect de la concurrence, nous assistons depuis quelque temps à un retour de la politique industrielle en Europe. »
Emmanuel Caquot, chef du service des technologies et de la société de l’information au ministère de l’industrie (Digitip), dans son discours de clôture des Rencontres Gixel 2004 vendredi dernier. Le responsable des pouvoirs publics a notamment mis en avant le lancement jeudi de l’appel d’offres pour créer des pôles de compétitivité en France (type Crolles en semiconducteurs). Ces pôles seront désignés au Printemps. Emmanuel Caquot a par ailleurs souligné l’augmentation de la part française dans le financement de Pidea + (7 à 8 M€ en 2005), le programme Eureka dans l’interconnexion labellisé en 2004, alors que Medea + obtiendra quelque 50 M€. Pas de réponse directe en revanche au livre bleu de la profession sur la nécessité de mettre en place des grands programmes structurants de R&D. Tout comme la profession, le haut fonctionnaire espère que l’électronique figurera parmi les 4 à 5 grands programmes que devrait préconiser le rapport Beffa qui sera remis au Président de la république fin décembre. « Comment relancer une grande ambition industrielle pour la France » : tel était l’intitulé de la mission confiée à la rentrée par Jacques Chirac au p-dg de Saint-Gobain.
Pendant ce temps, la profession s’impatiente. « La filière électronique a été créée ici à Deauville il y a deux ans », a rappelé Pierre Gattaz, porte-parole de la profession. Le président du directoire de Radiall a rappelé également les travaux accomplis (publication d’un livre blanc, d’un livre bleu, ralliement de nouvelles organisations professionnelles, etc.). Alors que les responsables de la filière ont été reçu fin novembre par les conseillers techniques du Premier ministre et du nouveau ministre des finances, ils viennent également de recevoir un renfort de poids : Denis Ranque, p-dg de Thales, Grégoire Olivier, président du directoire de Sagem et Didier Lombard (France Télécom, Thomson) vont rejoindre le comité stratégique de la filière électronique pour porter le message de la profession. Un renfort médiatique qui s’accompagnera bientôt à l’Assemblée Nationale de la constitution d’un groupe de parlementaires emmenée François-Michel Gonnot, député de Compiègne, pour faire entendre la voix de la profession. « Cela fait deux ans que l’on met toute notre énergie pour défendre l’électronique française, il faut maintenant des débouchés concrets », s’impatiente Pierre Gattaz. Un mot d’ordre que VIPress.net, créé à la rentrée 2002, pourrait également reprendre à son compte …
Composants : vers un retour à la croissance en septembre 2005
A l’occasion des rencontres Gixel 2004 à Deauville, Jean-Philippe Dauvin, vice-président et économiste en chef de STMicroelectronics et Didier Coulon, président du cabinet d’études Décision, se sont efforcés de prédire l’avenir du marché des composants actifs et passifs à court terme, écartant l’hypothèse d’un retournement de la conjoncture au profit d’une correction du marché qui ramènera la croissance en septembre 2005.
Pour Jean-Philippe Dauvin, l’industrie du semiconducteur va vivre en 2004 sa 7e plus belle de croissance, alors que le marché des appareils électroniques devrait enregistrer une croissance record de 10 à 11%. Pourtant, cette belle mécanique s’est déréglée à la mi-juillet avec un gonflement des stocks qui ressemble furieusement au scénario catastrophe d’octobre 2000. Mais cette fois-ci, « l’industrie a donné un grand coup de frein au bon moment et les stocks sont désormais sous contrôle, certes 10 à 12% supérieurs à la normale, mais 4 fois inférieurs à ceux de 2000 ». Parallèlement, la demande finale est solide et les investissements des fabricants de semiconducteurs sont restés rationnels. « Au deuxième trimestre 2004, les ventes de semiconducteurs ont été supérieures de 10% à celles du premier trimestre, alors que la saisonnalité habituelle est plutôt de 4% ; au 3e trimestre, la croissance séquentielle a été de 2% au lieu d’un traditionnel +6% ; je pense que nous ferons +1% au 4 trimestre au lieu d’un saisonnalité habituelle de +6%, le premier trimestre 2005 devrait être très mauvais avec une chute séquentielle de 5% à 8% ; le 2e trimestre devrait revenir à la stabilité (-2% à 0%), avant une reprise de la croissance séquentielle en septembre », s’est avancé le devin de ST, qui pronostique un croissance de +4% pour l’ensemble de 2005.
Pour les composants passifs et d’interconnexion, dont le marché mondial est estimé à 86 milliards d’euros pour 2004 par le cabinet Décision, le scénario d’un retournement catastrophe est également banni. Décision estime en effet le marché de l’électronique mondiale progressera de 9% cette année, à 1006 milliards d’euros, puis de 5,1% en 2005 et de 6,3% en 2006, soit une croissance annuelle moyenne de 6,6% entre 2003 et 2008. « Ce qui correspond pour le marché des composants passifs à une croissance annuelle moyenne de 4,4% », explique Didier Coulon, les plus fortes croissances étant prévues pour les circuits hybrides et modules multipuces (+8,1% par an en moyenne), devant les commutateurs et les claviers (+6,7%), les filtres et les composants piézoélectriques (+6,3%), les connecteurs (+5,4%) et les circuits imprimés (+5%). La croissance sera inférieure à la moyenne pour les condensateurs (+2,2% par an), les résistances (+1,9%), alors que le marché des composants magnétiques devrait reculer en moyenne de 1,8% par an.
Le marché mondial des LCD a stoppé sa croissance au 3e trimestre
Au 3e trimestre, l’industrie mondiale des écrans LCD de grande taille (pour moniteurs informatiques, PC portables et téléviseurs) a mis fin à 7 trimestres de suite de croissance en nombre d’unités et à 5 trimestres de progression en valeur. En effet, au 3e trimestre, le marché mondial des LCD a reculé de 2% en nombre d’unités par rapport au 2e trimestre (-10% en LCD pour moniteurs ; +9% en LCD pour PC portables et +4% en LCD TV), selon les chiffres de DisplaySearch. Les stocks d’écrans plats et de moniteurs plats auraient ainsi gonflé de 3 millions d’unités par rapport à fin juin, faisant passer la surcapacité de production à 15% au 3e trimestre. Le prix moyen des LCD de grande taille a ainsi chuté de 16% (-21% pour les LCD pour moniteurs) et devrait à nouveau reculer de 16% au 4e trimestre, indique DisplaySearch. Partant, le chiffre d’affaires de l’industrie a reculé de 17% en trois mois, à 8,2 milliards de dollars et devrait encore décroître séquentiellement de 7% et 3% au cours des deux prochains trimestres.
L’étude indique également que les ventes trimestrielles d’écrans plasma ont représenté 873 000 unités au 3e trimestre (+10% en trois mois ; +95% en un an). En raison d’une baisse de prix de 10%, à 1147 dollars l’unité en moyenne, le marché du plasma a reculé de 1% en valeur, à 1 milliard de dollars.
IBM devrait sortir du marché des PC
Vingt-trois ans après avoir lancé son premier micro-ordinateur personnel qui a fait notamment la fortune de Microsoft et d’Intel, IBM devrait bientôt annoncer la vente de sa division PC. Cette activité qui a représenté 11,56 milliards de dollars (+3,3%) sur un chiffre d'affaires total de 89,1 milliards en 2003, rapporte peu sinon rien (une perte d’exploitation de 118 M$ l’an dernier). La division pourrait être vendue entre 1 et 2 milliards de dollars au numéro un chinois du secteur, Lenovo (anciennement Legend). IBM, qui ne commente pas les rumeurs, pourrait, par la suite, continuer à vendre des PC conçus et fabriqués par d’autres, afin de fournir des solutions informatiques complètes à ses clients.
Trois des dix premiers fournisseurs de PC auront quitté ce marché d’ici 2007, analysait récemment Gartner. Il est vrai que la galette à se partager sera moins grosse : la croissance annuelle moyenne du marché des PC en nombre d’unités va être réduite de moitié, passant de +11,3% entre 2003 et 2005, à +5,7% entre 2006 et 2208. Même régime en valeur, où la croissance annuelle moyenne passera de +4,7% à +2%.
Syracuse III : gros contrat pour Thales et Alcatel
La Délégation Générale pour l’Armement (DGA) vient de notifier à Thales la maîtrise d’œuvre du segment sol du système de communications militaires par satellite Syracuse III. Ce système assurera les communications entre la métropole et les théâtres d’opérations en offrant un véritable Internet du champ de bataille. Associé à Thales, Alcatel Space, maître d’œuvre du segment spatial de Syracuse III dont il réalise les deux premiers satellites, participera également à la réalisation du segment sol à hauteur de 30%.
Ce contrat comprend les développements, l’acquisition et le maintien en condition opérationnelle de l’ensemble des moyens de communications. Thales s’engage sur la disponibilité du service opérationnel aux forces armées jusqu’en 2020. Au titre de ce contrat, Thales livrera 600 stations de communications. Le montant total du contrat est le 1,3 milliard d’euros dont une première tranche ferme de 160 millions d’euros.
ST va investir 1200 M$ de plus à Singapour
A l’occasion de l’inauguration de ses installations à Singapour, STMicroelectronics a annoncé qu’il allait investir 1,2 milliard de dollars supplémentaire sur place d’ici fin 2006. Cette somme s’ajoute aux 2,4 milliards de dollars déjà investis par le fabricant franco-italien de semiconducteurs à Singapour. ST emploie actuellement 6000 personnes à Singapour où sa capacité de production est de 100 000 tranches par semaine. Sa nouvelle ligne de production sur tranches de 200 mm de diamètre est dédiée à la production de mémoires flash en technologie 0,10 µm.
Par ailleurs, France Télécom annonce avoir réalisé vendredi la cession de 30 millions d'actions STMicroelectronics sous forme d'une cession de bloc. France Télécom cède ainsi l'intégralité de la participation dans STMicroelectronics dont elle a la libre disposition, soit 3,3 % du capital de cette société. L’opérateur détient encore 26,4 millions d'actions STMicroelectronics sous-jacentes à son obligation remboursable en actions STMicroelectronics à échéance 6 août 2005.
Intel rassure les marchés
Après la clôture de la séance de jeudi, Intel a annoncé s’attendre à un chiffre d'affaires compris entre 9,3 et 9,5 milliards de dollars au quatrième trimestre 2004, pour une marge brute de 55 à 57%. Une bonne surprise dans la mesure où Intel visait auparavant des ventes de l'ordre de 8,6 à 9,2 milliards de dollars, pour une marge brute de 56%. Le fabricant de semiconducteurs a également indiqué s’attendre à réduire ses stocks de plusieurs centaines de millions de dollars d'ici la fin du trimestre. La Bourse a apprécié.
Réindustrialisation du site de Thomson à Gray
La préfecture de Haute-Saône a annoncé vendredi la signature d'une convention engageant Thomson Television Components France à contribuer à la création de 250 emplois, sur trois ans, pour compenser son "désengagement progressif" du site Thomson de Gray (Haute-Saône), rapporte l’[I]AFP[/I].1,15 million d’euros sera consacrée par l'entreprise au projet de réindustrialisation confié à un cabinet spécialisé. Spécialisée dans la fabrication de composants bobinés, l'usine Thomson de Gray emploie actuellement 200 salariés.
Telex : Samsung, IDC, Freescale, Alcatel, Dell, Bull, Infineon, circuit imprimé
Samsung fête ce matin ses 30 ans de présence dans l’industrie des semiconducteurs. A cette occasion, le fabricant coréen a indiqué vouloir investir 24 milliards de dollars dans cette activité d’ici 2010 et y créer 10 000 emplois. Cette année, le chiffre d’affaires de Samsung dans les semiconducteurs devrait enregistrer une croissance record de 60%, indique le communiqué du groupe.
IDC prévoit une baisse de 2% du marché mondial des semiconducteurs l’an prochain, après une hausse de 26% cette année, à 210 milliards de dollars. Le retour de la croissance est prévu en 2006, après une stabilisation des prix au second semestre 2005.
C’est fait : Freescale est devenu totalement indépendant de Motorola, son ancienne maison-mère.
Selon le cabinet d'analystes RHK, Alcatel confirme à nouveau sa position de n°1 sur le marché mondial des réseaux optiques, avec une part de marché s'élevant à plus de 15 % au troisième trimestre 2004, soit cinq points de plus que son deuxième concurrent sur la base des 4 derniers trimestres.
Dell a remporté un contrat de 700M$, d'une durée de 5 ans, pour fournir des ordinateurs et des services au spécialiste néerlandais de l'électronique Philips. Par ce contrat, le géant américain va gérer les opérations informatiques de 75000 employés répartis dans 60 pays.
Bull a officiellement nommé à sa tête Didier Lamouche, ancien dirigeant d'Altis Semiconductor, qui aura pour mission de mener à bien le plan de relance de la société d'informatique française.
Alcatel a annoncé vendredi avoir réalisé, en collaboration avec France Télécom et Deutsche Telekom, une expérimentation de transmission optique d'une capacité d'un Térabit par seconde, sur une liaison existante du réseau de France Télécom. Cette expérience s'est déroulée dans le cadre du projet de recherche européen TOPRATE, qui a débuté en 2001. L'objectif de ce projet de recherche est d'étudier les technologies de transmission à très haut débit (170 Gbit/s ou plus par canal) et de démontrer la capacité des réseaux en fibre optique existants à supporter des transmissions de l'ordre du Térabit par seconde. L'expérience consistait en une transmission point à point DWDM (multiplexage dense en longueur d'onde) de 1,28 Térabit/s, sur une liaison de 430 km en fibre monomode classique (norme UIT-T G.652) faisant partie du réseau de France Télécom dans la région de Marseille.
Selon le département américain de la justice, quatre dirigeants d’Infineon ont plaidé coupable dans le cadre d’un procès pour entente illicite sur les prix des Drams. Ils risquent 187 000 euros d’amende et six mois de prison. Rappelons qu’il y a trois mois, Infineon a versé 120 M€ pour régler ce litige. La justice américaine enquête également sur Samsung et Hynix.
En octobre, le book-to-bill américain du circuit imprimé a été de 1,05 (0,94 pour les circuits rigides ; 1,48 pour les circuits flexibles) ; selon l’IPC, les ventes d’octobre ont toutefois été inférieures de 15,5% à celles de septembre, et les commandes en retrait de 16,8%.
Atmel Rousset, loisirs numériques, dans les Echos
Le fabricant de semiconducteurs Atmel est prêt à investir 486 millions à Rousset d'ici à 2007, écrit ce matin Les Echos. En janvier, Atmel avait annoncé le lancement d'un programme de R&D majeur de trois ans sur son site de Rousset. Ce programme, qui doit bénéficier d'une aide financière « significative » de la part des autorités publiques nationales et locales, concerne le développement d'une plate-forme technologique pour la prochaine génération de mémoires non-volatiles embarquées (NVM) et de Flash NAND et NOR en technologies 130, 90 et 65 nm. Des bibliothèques de cellules et de blocs d'application IP basés sur ces technologies seront également développées dans le cadre de ce programme ainsi que des produits exploitant ces technologies. A lire également un article sur les loisirs numériques dont le marché français devrait représenter le montant record de 17 milliards d’euros cette année. Sans conteste, la vedette de l'année pour 2004 a été la télévision à écran plat, écrit le quotidien.
Nanotechnologies, dans la Tribune
La Tribune consacre ce matin une pleine page aux nanotechnologies. Financées pour moitié par la recherche publique, elles ne sont pas encore prêtes en France pour être intégrées dans des processus industriels, souligne le quotidien. Le nombre de créations d’entreprises dans ce secteur reste insuffisant.
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