« C’est à ce prix que vous mangez du téléphone portable en Europe », pourraient hurler les salariés de Flextronics Laval, paraphrasant le Candide de Voltaire.

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En effet, l’usine de Laval du sous-traitant Flextronics fermera bien ses portes à la porte à la fin de l’année, comme la rumeur avait couru avant l’été. Selon le délégué CGT du site, 503 personnes perdront ainsi leur emploi. Les premières lettres de licenciements seront envoyées le 2 novembre prochain. 200 personnes quitteront l'entreprise à cette date, puis 50 autres dès le 2 décembre et 239 à la fin de l'année.

L’ancienne usine d’Alcatel lâchée par son donneur d’ordre, comme c’est malheureusement le cas après plusieurs années d’assurance de commandes, n’aura pas réussi à diversifier sa clientèle. La décision d’Alcatel début 2005 de sortir de son association avec le Chinois TCL dans les téléphones mobiles au sein de la société commune TCL Alcatel Mobile Phone, aura fourni le coup de grâce au sous-traitant. On a crû un temps que l’accord au niveau mondial entre Nortel et Flextronics pourrait bénéficier au site de Laval, mais cela ne semble pas avoir été suffisant (80 postes devrait néanmoins être proposés aux salariés de Laval pour renforcer l’effectif de l’usine de Nortel de Châteaudun passée dans le giron de Flextronics cet été). Dans les colonnes de Ouest-France, Patrick Brunet, à la tête du site de Laval depuis deux ans, reconnaît que la situation était devenue trop critique : « dans une logique économique et industrielle, Flextronics manque de commandes. Les pertes sont lourdes ».

Pour autant, le dirigeant veut croire à une solution de reprise du site qui pourrait sauver une centaine d’emplois. Quand Alcatel a cédé son usine à Flextronics en 2001, l’usine employait 830 personnes. A suivre

En août, les ventes mondiales de semiconducteurs ont représenté 18,58 milliards de dollars, soit une hausse de 3,2% par rapport à juillet 2005 et de 1,7% par rapport à avril 2004, selon les statistiques de la profession. Sur les huit premiers mois de l’année, la croissance des ventes atteint 5,8% (à 144,4 milliards de dollars) par rapport à la même période de 2004, donnant ainsi du crédit à la prévision de la SIA de 6% de croissance du marché mondial du semiconducteur pour 2005. La SIA estime que le taux d’utilisation des capacités de production des usines de semiconducteurs aura continué de croître au 3e trimestre. Elle avait atteint 89% au 2e trimestre, dont 95% pour les circuits avancés (géométries de 160 nm et moins).

Comme c’est une habitude, la confiance est plus mesurée en Europe. En août, le marché européen du semiconducteur a certes progressé de 1,9% par rapport à juillet, à 2,525 milliards d’euros, mais les ventes restent inférieures de 4,4% à celles d’août 2004. Sur les huit premiers mois de l’année, le retard est d’encore 2,1%. Dans son commentaire sur l’Europe, la profession reconnaît d’ailleurs que les développements positifs du mois d’août sont le reflet d’un mois de juillet plus faible qu’à l’accoutumée et d’une bonne santé du marché du PC et des téléphones mobiles.

L’Américain Synopsys, l’un des ténors de la CAO électronique, vient d’annoncer le rachat pour 13 millions de dollars de son compatriote HPL Technologies. Ce dernier développe des logiciels de gestion des rendements de fabrication et de test de circuits intégrés. Par cette acquisition, Synopsys veut établir une connexion directe entre les outils de conception et les procédés de fabrication (design for manufacturing). Synopsys veut ainsi réduire le temps de cycle entre la conception et la fabrication de circuits intégrés, qu’il évalue typiquement de 18 à 20 mois.