« Nous entrons dans une nouvelle ère dans laquelle les utilisateurs de l'Internet se compteront en milliards, mais où les hommes seront peut-être une minorité.

publicité

»

Ce n’est pas en avant-première la synthèse du congrès du PS, mais un extrait d’un rapport intitulé "l'Internet des objets" présenté jeudi par l'Union internationale des télécommunications (UIT) au Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) de Tunis et cité par Reuters. Demain, le lave-linge, le réfrigérateur, la poignée de porte où les vêtements communiqueront dans notre dos pour nous simplifier l’existence. Où nous la retirer ?

Actualité chargée pour Infineon qui publie ce matin des résultats annuels dans le rouge. Le fabricant allemand de semiconducteurs va se séparer de sa division mémoires qui sera logée dans une entité indépendante d’ici au 1er juillet prochain, avant de l’introduire en Bourse. Pour le reste de ses activités, Infineon va faire davantage appel aux fondeurs, notamment à Chartered Semiconductor et n’envisage pas à ce jour de se doter de ses propres moyens de production en technologie 65 nm.

Comme cela était prévisible, le fabricant allemand a donc annoncé officiellement jeudi qu’il allait créer une entité indépendante regroupant ses activités dans les mémoires d’ici au 1er juillet prochain et que l’introduction en Bourse de cette future entité avait sa préférence par rapport à l’option d’une cession pure et simple à un concurrent. La nouvelle société conservera son siège en Allemagne et Dresde restera son centre de développement technologique attitré. Lors de son exercice annuel clos fin septembre, la division mémoires du fabricant a réalisé un chiffre d’affaires de 2826 millions d’euros, en baisse de 3% sur un an, pour un bénéfice avant impôts (EBIT) de 122 M€ (-28% par rapport à l’exercice précédent).

Infineon va donc se recentrer sur les circuits logiques pour des applications dans l’automobile, l’industriel, la gestion de puissance, les cartes à puce et la sécurité, les solutions radiofréquence, les télécoms mobiles et large bande. Pour ces produits, il faut être proche des clients individuels pour canaliser l’innovation afin de répondre à leurs besoins spécifiques. Côté production, Infineon va faire davantage appel aux fondeurs et indique dans son communiqué de presse qu’il n’a pas pour l’instant l’intention de se doter de ses propres moyens de production en technologie 65 nm. Engagé dans le développement d’une plate-forme technologique 65 nm avec IBM, Samsung et le fondeur singapourien Chartered Semiconductor, Infineon vient d’ailleurs de signer un accord de production sur tranches de 300 mm en technologie 65 nm avec ce dernier. Chartered fabriquera notamment des circuits faible consommation pour téléphones mobiles pour le compte d’Infineon. Des prototypes devraient être réalisés dès le 1er trimestre 2006 pour une mise en production au quatrième trimestre.

Globalement, Infineon publie ce matin un chiffre d’affaires annuel de 6,759 milliards d’euros, en baisse de 6%, pour une perte nette de 312 M€ contre un bénéfice de 61 M€ un an plus tôt. La branche « automobile, industriel et multi-marchés » a réalisé un CA en baisse de 1%, à 2516 M€ pour un EBIT de 134 M€ (-47%). La branche télécoms affiche un recul de CA de 18%, à 1391 M€ et a aggravé sa perte avant impôts (-295 M€ , contre –44 M€ un an plus tôt).

Pour Gartner, le marché mondial des mémoires Drams est sur une pente de déclin à long terme. Cette année, il devrait reculer de 2,3%, à 25,7 milliards de dollars, en raison d’une baisse du prix moyen par bit de 38,1%, liée à une surcapacité de production et à un passage plus lent que prévu vers les Drams DDR2 de dernière génération. L’an prochain, le marché des Drams devrait à nouveau reculer : de 5%, à 24,4 milliards de dollars, en raison d’une baisse des prix de 37,1% liée à une montée en puissance des capacités de production permise par la transition technologique du 110 nm vers un procédé 90 nm. En 2007, le déclin devrait s’accentuer, avec une chute du marché de 20%, à 19,5 milliards de dollars, liée à une baisse des prix de 50%, analyse Gartner. En 2010, le marché des Drams devrait remonter à 20,2 milliards de dollars.

Sony et NEC ont annoncé hier la création d’une société commune rassemblant leurs activités dans les sous-systèmes de lecture optique pour CD et DVD. Sony détiendra 55% du capital de la co-entreprise (45% pour NEC) dont le lancement officiel est prévu pour le 1er avril prochain. Pour l’année fiscale 2004, les ventes de sous-systèmes optiques cumulées des deux partenaires ont représenté 220 milliards de yens (1,58 milliard d’euros). En 2000, Hitachi et LG Electroncis avaient déjà combiné leurs opérations dans le domaine, imités l’an passé par Samsung et Toshiba.

L’information avait déjà filtré dans les colonnes du quotidien japonais Nihon Keizai Shimbun début septembre. Cette fois c’est au quotidien Yomiuri de relancer la rumeur : Hitachi, Toshiba, Matsushita, NEC Electronics et Renesas seraient en train de finaliser la constitution d'une unité de production de circuits intégrés commune. La construction de l’usine pourrait démarrer l’an prochain et la production de circuits intégrés en technologie 65 nm l’année suivante. Le projet pourrait représenter un investissement de 200 milliards de yens, soit 1,43 milliards d’euros. Un porte-parole d’Hitachi a confié à Reuters que le projet n’était pas invraisemblable mais que rien n’avait encore été décidé.

Depuis déjà de longs mois, les prises de commande en matériels américains de production de semiconducteurs sont inférieures aux facturations. Et cela s’est encore confirmé en octobre. De 0,97 en août et de 0,90 en septembre, le book-to-bill américain en équipements pour SC est passé à 0,95 en octobre, indique Semi. Le mois dernier, les prises de commande en équipements US pour SC ont représenté 1,1 milliards de dollars (+12% par rapport à septembre, mais –20% par rapport à octobre 2004), tandis que les facturations ont représenté 1,16 milliard (+6% par rapport à septembre, mais –19% par rapport à octobre 2004).

Le fabricant allemand de composants passifs Epcos vient de clore son exercice fiscal sur un chiffre d’affaires de 1,24 milliard d’euros, en baisse de 9% par rapport à l’exercice précédent. Ses prises de commandes annuelles ont reculé de 13%, à 1,21 milliard. Le fabricant affiche une perte nette de 119 millions d’euros contre un bénéfice de 49 M€ un an plus. Epcos a poursuivi son programme de réduction des coûts Compete engagé en 2002. Ses coûts ont ainsi été réduits de 110 M€ durant l’exercice et de 600 M€ depuis 2002. Epcos, dont les ventes du dernier trimestre ont crû séquentiellement de 10%, à 341 M€, compte sortir du rouge dès l’an prochain, année où le transfert de ses activités condensateurs tantale à Kemet devrait être finalisé.

Le fondeur allemand X-Fab, spécialisée dans les circuits analogiques et mixtes, vient de clore le troisième trimestre de son exercice 2005 avec un chiffre d’affaires en hausse annuelle de 10,3%, à 42,2 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de 2005, les ventes de X-Fab progressent de 13,6%, pour un bénéfice net de 8,8 millions d’euros. Sur l’ensemble de 2005, X-Fab vise un CA de 160 M€, en hausse de 12,5% par rapport à 2004.

HP termine son exercice sur un chiffre d’affaires annuel de 86,7 milliards de dollars, contre 79,9 milliards lors de l’exercice précédent. Son bénéfice net recule de 3,5 milliards de dollars, à 2,4 milliards.

Le fabricant américain de semiconducteurs Marvell a réalisé un CA trimestriel de 426 M$, en hausse séquentielle de 9% et de 34% sur un an. Son bénéfice net progresse de 20% en trois mois, à 93 M$, soit plus du double du bénéfice du même trimestre un an plus tôt.

Le 22 novembre prochain, l’ESIA, l’association européenne de l’industrie des semiconducteurs, va présenter au commissaire européen à l'industrie, Günter Verheugen, un rapport sur "La compétitivité de l'industrie européenne des semiconducteurs", dans lequel figure dix recommandations d'action, indique le journal Le Monde, qui s’est procuré le document. Le rapport s’inquiète de voir fondre la base industrielle de l’Europe, puis ses capacités de R&D, si aucune mesure n’est prise. Par la suite, les industries clientes (télécoms, automobile, grand public, …) risquent de perdre de leur compétitivité et de leur aptitude à se différencier si elles n'ont plus un accès privilégié à une industrie locale des semi-conducteurs, souligne le quotidien. Le rapport prône notamment la mise en place de méga-projets en nombre limité afin de promouvoir les coopérations entre industrie, universités et gouvernements.

L’ESIA executive summary présente divers scénarios d’évolution du laissez-faire au plan de restauration de la compétitivité de l’Europe du semiconducteur.