Que retenir des 3e Assises la Filière Industrielle Electronique et Numérique qui se sont déroulées hier à Paris sous la présidence de François-Michel Gonnot, député de l’Oise et président d’un groupe parlementaire de 54 députés constitué pour défendre les intérêts de la profession et de Pierre Gattaz, président de la FIEN (1100 entreprises pour 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires et encore 210 000 emplois) ? Sans conteste, le ministre délégué à l’industrie aura été sensible à la qualité et à l’implication des différents acteurs dans l’avancement des propositions pour démarrer sans tarder trois grands programmes de R&D mobilisateurs pour 2010.

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« Le très haut débit personnalisé et sécurisé », « la sécurité du territoire et du citoyen » et « des bâtiments plus intelligents et plus économes » ont l’avantage de faire converger des besoins sociétaux avec les capacités d’innovation de nos champions industriels. En particulier, le premier projet qui propose d’apporter 100 Mbit/s dans les foyers et plusieurs Mbit/s par utilisateur pour le sans fil, coûterait 1 milliard d’euros sur trois ans et permettrait d’ouvrir un marché de plus de 70 milliards. 3000 emplois directs en R&D pourraient être créés et 30 000 emplois de production associés. Didier Lombard, président de France Télécom, semble disposé à investir si le marché des services qu’ouvrirait le très haut débit se matérialise autour de « l’image sous toutes ses formes ». Cela en prend le chemin.

Mais ce que l’on retiendra surtout, c’est la volonté de la filière d’impliquer la production sur le sol national pour inverser la courbe des pertes d’emplois. A cet égard, la présentation de Joseph Puzo sur « Produire en France grâce à la R&D » aura été la plus marquante. « C’est le développement expérimental qui permet le plus vite de ré-industrialiser à valeur ajoutée et d’embaucher », a martelé le vice-président du Gixel et p-dg d’Axon’ Cable. Pour ce faire, la FIEN demande de rendre plus incitatif le crédit d’impôt-recherche (CIR) en élargissant son taux de 5% à 15% et en ouvrant son assiette à l’amélioration de procédés de fabrication pour gagner en productivité ou en rentabilité, autrement dit à l’éligibilité des « échantillons initiaux ». Une procédure qui pourrait être simplifiée grâce à une certification par les experts de l’Oséo-Anvar. Les frais de normalisation et les frais de prises et de défense de brevets européen devraient également pouvoir être pris en charge à 100 % par le CIR. La FIEN propose de fixer un objectif de 10 000 entreprises bénéficiaires d’un CIR d’ici 2010 au lieu des 6000 entreprises actuelles. La profession a calculé un surcoût d’environ 250 millions d’euros pour financer ces mesures ; mais elles généreraient pour l’Etat plus de 250 M€ de recettes supplémentaires grâce à plus de 50 000 emplois industriels induits directement, assure la FIEN. « On vous regarde, on vous écoute ; nous verrons si vous êtes entendus », déclarait en ouverture le député Gonnot. D’ici 100 jours ?

Hier, STMicroelectronics a fait un pas de plus dans le détail du plan de restructuration dont il avait dévoilé les grandes lignes le 16 mai dernier. Ainsi, sur les 3000 suppressions d’emplois programmées hors Asie, 2300 concerneront l’Europe. Ces postes, incluant également le non renouvellement de contrats temporaires, seront supprimés d’ici à la mi-2006. ST n’a pas dévoilé le détail par site de ce programme de restructuration, indiquant seulement qu’il comptait poursuivre la modernisation de ses usines à Agrate, Catagne, Crolles, Rousset et Tours.

Ce plan de restructuration s’appuiera sur plusieurs axes : le désengagement de certaines activités, la poursuite de la conversion des usines 150 mm en sites de production sur tranches de 200 mm de diamètre, l’optimisation à l’échelle mondiale des activités de test des tranches et l’harmonisation des fonctions support, afin de réduire ses coûts et rationaliser ses activités hors production.
STMicroelectronics rappelle qu’il a dépensé 1,5 milliard de dollars en R&D en 2004 (soit 17,5% des ventes), dont 80% en Europe. En Europe, près de 30% de son personnel est employé dans des activités de R&D.

Poursuivant sa stratégie d'acquisitions ciblées, Schneider Electric a annoncé mercredi l'acquisition de l'activité Advanced Building Systems d'Invensys en Europe et au Moyen-Orient (ABS EMEA). ABS EMEA, détenu par Invensys, est spécialisé dans les automatismes du bâtiment (solutions et services de régulation, supervision et contrôle de l'ensemble des équipements du bâtiment). La société a réalisé un chiffre d'affaires de 168 millions de dollars pour l'exercice clos le 31 mars 2005, et un résultat d'exploitation de 12,3 millions de dollars.
Le marché des automatismes et contrôle des fonctionnalités du bâtiment représente pour Schneider Electric un potentiel de croissance significatif par sa taille (11 milliards de dollars), sa dynamique (croissance moyenne de plus de 6% par an) et sa complémentarité avec les positions actuelles de Schneider Electric. L'activité ABS EMEA sera intégrée avec la filiale TAC de Schneider, le nouvel ensemble représentant un CA cumulé de 800 M$ dans les automatismes du bâtiment.
Sous réserve de l'approbation par les autorités de la concurrence, Schneider Electric versera 150 millions de dollars en numéraire pour acquérir 100% de l'activité ABS EMEA.

Leader mondial de la distribution électrique et des automatismes & contrôle grâce à ses marques mondiales Merlin Gerin, Square D et Telemecanique, Schneider Electric développe une offre globale de produits et de services pour les marchés du résidentiel, des bâtiments, de l'industrie, de l'énergie et des infrastructures. Les 85 000 collaborateurs de Schneider Electric ont réalisé en 2004 un chiffre d'affaires de 10,4 milliards d'euros dans 130 pays.

Au premier trimestre, les ventes mondiales de semiconducteurs ont représenté 57 milliards de dollars, soit 3,1% de moins que lors des trois derniers mois de 2004, selon une étude publiée par iSuppli. Parmi les dix premiers fabricants mondiaux, seuls trois fournisseurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu en affichant une hausse séquentielle de leurs ventes : Renesas, Toshiba, et dans une moindre mesure Freescale. En trois mois, Renesas gagne ainsi trois places dans le classement, passant du 6e au 3e rang mondial, grâce à une hausse de ses ventes trimestrielles de 10%, à 2472 M$. Avec des ventes trimestrielles en progression de 8,6%, à 2256 M$, Toshiba gagne pour sa part deux rangs pour occuper la cinquième place. Freescale occupe pour sa part le 9e rang grâce à des ventes en hausse de 1,2%, à 1,4 milliard.

Les trois fabricants européens de semiconducteurs font figure de grands perdants parmi les ténors de la profession. Infineon tombe à la 6e place à cause d’un recul séquentiel de ses ventes de 10,8%, à 2,1 milliards ; 7e, ST perd également deux rangs en raison d’un recul de ses ventes de 10,5%, à 2,08 milliards ; enfin, Philips perd une place et occupe le 10e rang avec 1,33 milliard de dollars (-9,1% en trois mois).