Réunis hier à Bercy pour faire le point sur leurs expérimentations, les membres du forum de la télévision mobile (industriels et opérateurs) ont obtenu des encouragements de la part du ministre de l’industrie.

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« La télévision mobile est déjà une réalité, qui rencontre aujourd'hui un franc succès en France. la France est l'un des marchés les plus avancés d'Europe, avec plus de 2 millions de Français déjà équipés d'un mobile permettant de recevoir la télévision et près de 500 000 clients actifs. Cependant, il faut préparer dès maintenant l'avenir de la TV mobile, en complétant ce modèle point à point [NDLR : à partir des réseaux 3G] par un modèle de diffusion», a déclaré le ministre. Mais ce dernier n’a tranché sur rien. Diffusion terrestre ou par satellite, choix de la norme terrestre entre le DVB-H et le T-DMB : sur ces questions le discours de François Loos n’apporte aucune réponse dans l’immédiat, afin de ne fermer aucune option. En Corée, pays le plus en pointe, coexistent des solutions terrestres et satellite, a rappelé le ministre.

Ainsi, pour la diffusion par satellite, le ministre indique que l’AII, l’agence de l’innovation industrielle, prendra d'ici mai sa décision concernant le financement du projet de TV mobile par satellite soutenu par Alcatel et dénommé « TV mobile sans limite ».

Pour le choix de la norme de diffusion terrestre, les expérimentations en cours concernent à la fois le standard européen DVB-H et le standard T-DMB. Le DVB-H semble mener la corde : 3 expérimentations sur 4 en France, alors qu’en Europe, l'Italie s'apprête à lancer commercialement la télévision mobile en diffusion terrestre DVB-H en juin 2006 et que la Finlande a entamé un processus d'attribution des licences DVB-H. Néanmoins, le ministre a rappelé l’exemple de la Corée, qui mène la danse en Asie, avec déjà 600 000 utilisateurs de TV sur mobile : 450 000 abonnés (à 11€/mois) sur la solution satellite S-DMB lancée il y a six mois et 150 000 abonnés sur la solution de diffusion terrestre T-DMB (sans frais d'abonnement), lancée en décembre 2005.

L’une des pistes pour la TV sur mobile est d’accélérer le déploiement de la Télévision numérique terrestre pour libérer des fréquences occupées aujourd’hui par l’analogique. « La libération du fameux « dividende numérique » constituera alors une formidable opportunité, permettant la diffusion de davantage de chaînes selon différents modes (y compris en haute définition), mais également l'utilisation de nouvelles fréquences pour compléter la couverture du territoire en téléphonie mobile de troisième génération ou en accès Internet haut débit grâce aux technologies de boucle locale radio (WiMax) », explique le ministre.

A cet égard, le ministre a rendu public un rapport du Conseil général des technologies de l'information (CGTI), qui dresse un état de l'art des technologies de compression de la télévision numérique, notamment les normes MPEG-2 et MPEG-4. Il en ressort que de la ressource en fréquences peut être progressivement libérée sur les multiplexes de la TNT en MPEG-4. Ce rapport explore notamment les possibilités de recourir à une diffusion entièrement en MPEG-4 de la TNT dans les zones qui connaissent une pénurie de fréquences, comme le Nord et l'Est de la France.

Le rapport pointe néanmoins la différence de prix entre les décodeurs MPEG-2 et les décodeurs MPEG-4, même « s’il est permis d’estimer qu’au plus tard en 2008, les décodeurs universels pourraient être proposés au prix des décodeurs MPEG2 actuels ».

Rapport du CGTI