Ce matin, AMD annonce officiellement avoir conclu un accord de transfert de technologie avec SemIndia, qui va construire la première unité de production de semiconducteurs en Inde.

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Cette accord vise à répondre à la demande croissante du pays en matière d’ordinateurs à base de microprocesseurs x86.

Entreprise mi-publique, mi-privée, SemIndia projette d’investir 3 milliards de dollars dans la construction d’une unité de production à l’état de l’art, souligne l’agence Reuters, qui indique que l’usine pourrait être opérationnelle d’ici deux à trois ans pour produire des circuits en technologie 90 nm et 65 nm. AMD pourrait prendre une participation au capital de SemIndia, a indiqué à Reuters, Hector Ruiz, p-dg du fabricant de microprocesseurs. Selon le président de SemIndia, la demande indienne en semiconducteurs devrait passer de 800 M$ cette année, à 30 milliards de dollars par an à l’horizon 2015. Jusqu’ici cantonnée aux opérations de conception de circuits, l’Inde s’ouvre maintenant à la production de puces avec l’ambition de rivaliser à terme la Chine.

« Si les fabricants japonais de semiconducteurs veulent continuer à investir dans la production, ils doivent créer une entreprise indépendante et l’introduire en Bourse pour y lever des fonds. Une autre option est d’abandonner la production pour se recentrer sur la conception. Il y a trop d’acteurs sur ce marché ; c’est pourquoi leurs bénéfices baissent depuis 25 ans. »

Fumiaki Sato, analyste financier chez la Deutsche Bank, classé meilleur analyste au Japon depuis cinq ans par le Nikkei Financial Daily. M. Sato appelle de ses vœux la création de deux entités : l’une dans les mémoires qui rassemblerait les Drams d’Elpida et les flash de Toshiba et de Spansion (société commune entre AMD et Fujitsu), l’autre dans les circuits LSI qui rassemblerait les activités dans ce domaine de Toshiba, NEC Electronics, Sony, Renesas, Fujitsu et Matsushita.

Le fabricant allemand de tranches de silicium Siltronic vient d’annoncer un investissement de 136 millions d’euros pour renforcer ses capacités de production de tranches de silicium de 300 mm de diamètre dans deux usines en Allemagne. 80 millions d’euros seront investis à Burghausen pour porter la capacité mensuelle du site de 75 000 à 135 000 tranches ; 56 millions seront investis à Fribourg pour porter la capacité à 200 000 tranches. Pour maintenir les emplois en Allemagne, un accord a par ailleurs été signé avec les syndicats pour porter la durée de travail hebdomadaire de 37,5 heures à 39 heures sans augmentation de salaire.

Le fabricant d’accumulateurs pour les industries de haute technologie Saft a annoncé hier son projet d’investir dans une nouvelle usine à l’état de l’art au Royaume-Uni, afin de répondre à la demande Outre-Manche pour les marchés de l’industriel et de la défense. Le lieu n’a pas encore été choisi. L’ancienne filiale d’Alcatel possède 17 usines dans le monde dont une, déjà, au Royaume-Uni.

Cet été, le fabricant japonais de composants bobinés Sumida avait raté son pari de s’implanter en Europe après son OPA avortée sur le Suisse Saia-Burgess, un fabricant de moteurs pas à pas, de commutateurs, d’actuateurs et de contrôleurs pour l’automobile, l’industriel et l’automation. Ayant déclenché une OPA sur le fabricant suisse avant l’été, Sumida avait été doublé fin août par une offre supérieure de Johnson Electric.

Hier, le Japonais est revenu à la charge en tentant cette fois-ci de prendre le contrôle de l’Allemand Vogt Electronic, à la fois sous-traitant et fabricant d’inductances et de modules pour l’automobile notamment. L’opération devrait réussir puisque Sumida s’est déjà assuré de prendre 38,46% du capital de Vogt en se rapprochant de certains actionnaires actuels et du président du conseil d’administration du fabricant allemand. Vogt a enregistré une perte de nette de 9 M€ pour un chiffre d’affaires de 306 millions d’euros lors de son exercice fiscal clos le 30 septembre 2004.

Actualité très chargée pour l’électronique allemande : l’Américain Technitrol rachète le fabricant allemand de bobinages ERA, tandis que le Japonais Sumida veut prendre le contrôle de Vogt Electronic, qu’Infineon s’interroge sur la meilleure façon de se défaire de ses mémoires et que Siltronic et Schott augmentent leur capacités de production, respectivement dans les tranches 300 mm et le verre pour LCD.

Le fabricant américain de composants passifs Technitrol a en effet annoncé lundi le rachat de l’Allemand ERA pour 49 millions d’euros. Implanté à Herrenberg depuis 1969, avec des usines en Allemagne, en Tunisie et en Chine, ERA développe et produit des composants pour l’automobile (bobinages et transformateurs). En 2006, ERA, qui s’est notamment fait une réputation dans les bobines d’allumage pour l’automobile, devrait réaliser un chiffre d’affaires de l’ordre de 90 millions de dollars ; l’entreprise allemande sera intégrée au sein de la division Pulse du groupe Technitrol, conduisant à des économies d’échelle de plus de 8 M$ par an à partir de 2008. Selon Technitrol, le marché des composants pour l’automobile croit de 10% par an, soit plus rapidement que la production de voitures.

« De janvier à septembre 2005, les ventes mondiales de circuits intégrés en nombre d’unités ont progressé de 23,6% et sont actuellement supérieures de 34,4% au pic de 2000. Le taux très élevé de l’utilisation des capacités de production des semiconducteurs les plus avancés cache peut-être une méprise sur la demande réelle. Une autre incertitude concerne la transition des usines 200 mm vers les usines 300 mm, qui, suivant les rendements, pourrait conduire à une surcapacité de production latente. »

Advanced Forecasting s’interroge, dans un communiqué, sur les prévisions qu’il délivrera le 9 décembre prochain. Le prix moyen des circuits intégrés est tombé de 1,85 dollar en janvier à 1,58 $ en août, avant de remonter en septembre, souligne le cabinet d’études américain qui ne se prononce pas sur l’évolution à venir.