La SIA, l’association américaine des fabricants de semiconducteurs, vient de relever ses prévisions de croissance du marché mondial des semiconducteurs.

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Pour 2006, la consommation mondiale de SC devrait progresser de 9,8%, à 249,6 milliards de dollars ; en novembre, l’association tablait sur une croissance de 7,9%. L’association justifie cette hausse par une plus forte demande que prévu, notamment pour les téléphones mobiles. La SIA estime ainsi que le marché mondial des radiotéléphones devrait atteindre le milliard d’unités cette année avec un contenu semiconducteurs moyen de 41 dollars par appareil.

Pour 2007, l’association américaine prévoit une hausse du marché de 11%, puis de 12% en 2008 et de 4% en 2009, année où la consommation mondiale de semiconducteurs atteindrait alors 323 milliards de dollars. De 2005 à 2009, le marché mondial des semiconducteurs progresserait ainsi de 9,2% par an en moyenne.

Par famille de produits, le marché mondial des discrets devrait croître de 4,9% cette année, à 16 milliards, celui de l’optoélectronique de 11% (à 16,5 milliards) ; le marché des circuits analogiques devrait progresser de 17,3%, à 37,4 milliards. Les ventes de microprocesseurs devraient croître de 4,3%, à 36,4 milliards de dollars, celles de microcontrôleurs de 1,9%, à 12,3 milliards. La croissance du marché des DSP devrait être de 18,5%, à 9 milliards ; celles de circuits Mos logiques de 7,6%, à 62,1 milliards. Le marché des mémoires flash devrait progresser de 20%, à 22,3 milliards. Quant aux mémoires Drams, leur consommation devrait croître de 9,1% cette année, à 32,8 milliards.

Entre 2005 et 2009, le marché européen du semiconducteur devrait afficher la plus faible croissance mondiale, passant de 40 à 51 milliards de dollars. Dans le même temps, le marché américain passerait de 40,5 à 58 milliards et le marché japonais de 42 à 59 milliards. La zone Asie-Pacifique verrait pour sa part sa consommation de semiconducteurs s’envoler en quatre ans de 103 à 158 milliards de dollars, soit alors 49% de la consommation mondiale.

Selon l’Usine Nouvelle, IBM et Infineon souhaiteraient se désengager d’Altis Semiconductor (446 M€ de CA en 2005 réalisé à 40% en Europe, 30% en Amérique du Nord et 30% en Asie), la société commune qu’ils avaient créée en 1999. Une réunion se serait tenue hier à la préfecture de l’Essonne, en présence du p-dg d’Infineon et du vice-président d’IBM Microelectronics pour évoquer l’avenir d’Altis. Selon l’Usine Nouvelle, IBM souhaiterait se désengager totalement en 2009 et Infineon prévoirait de diviser par vingt ses commandes auprès d’Altis, pour passer à 50 tranches de silicium par jour d’ici à 2013.

« Afin de continuer à exister, il nous faut trouver un repreneur ou convertir Altis en fonderie autonome », a déclaré à l’hebdomadaire Elke Eckstein, directrice générale d’Altis. Rappelons que l’entreprise a annoncé en avril dernier un projet de réorganisation et de développement, entraînant la suppression de 323 postes et le non renouvellement de 101 contrats temporaires. Altis emploie actuellement 1946 personnes.

Altis connaît un problème de surcapacité de production et des coûts de production trop importants par rapport au marché mondial. Le site d’Altis à Corbeil-Essonnes est aujourd’hui surdimensionné et sa capacité de production n’est utilisé en moyenne qu’à 75%. Ses coûts de production sont en moyenne 30% plus élevés que la fourchette de compétitivité du marché mondial. A suivre.

Le cabinet d’études américain Gartner anticipe une forte consolidation dans l’industrie du semiconducteur : à moyen terme, 35% des entreprises du secteur, soit 350 sociétés, devraient être rachetées ou sorties du marché, selon Jim Tully, responsable du secteur chez Gartner, dont les propos ont été rapportés par Reuters.

Par ailleurs, le cabinet d’études estime que le marché mondial du semiconducteur progressera de 10,6% cette année, tiré par la demande en téléphones mobiles et PC portables (des livraisons en hausse respectives de 18% et de 26% en 2006) et que les investissements des fabricants de puces augmenteront de 8,8% en 2006.