Retarder le lancement de la télévision numérique en France de mars à septembre 2005 pour laisser le temps aux industriels de mettre sur le marché des décodeurs multi-standards (MPEG2 et MPEG4) à un prix unitaire de 160 euros, devant tendre à terme vers 100 euros : voilà ce que préconise le rapport du Conseil général des technologies de l’information (CGTI), remis mercredi à Patrick Devedjian, ministre délégué à l’Industrie, par Jean-Michel Hubert, Vice-président du CGTI, et ancien président de l’ART.

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Il ne faut jurer de rien, mais on voit mal comment le Premier Ministre, à qui revient la décision sur le choix des formats de compression de la TNT, pourrait ne pas être sensible aux arguments de la CGTI.

Ce rapport se fonde en effet sur les lettres d’intentions des industriels français, Thomson d’un côté, Sagem et STMicroelectronics de l’autre, qui se sont engagés sur les dates de commercialisation de décodeurs multistandards capables de décoder automatiquement des flux télévisuels compressés aussi bien en MPEG2 qu’en MPEG4 et avec les définitions SD (standard) et HD (haute définition). Ces décodeurs seront mis sur le marché à partir de juillet 2005 pour les premiers industriels et dans le premier semestre 2006 pour les plus tarifs, selon les termes des déclarations reçues.

En acceptant de repousser de 6 mois le lancement de la TNT, le gouvernement éviterait ainsi que ne se constitue un parc de décodeurs MPEG2, qui deviendrait « un frein majeur à l’introduction future de la TVHD ». Il marquerait également un acte de politique industrielle en donnant un coup de pouce initial aux industriels européens, alors que le choix de MPEG2 donnerait l’avantage aux décodeurs banalisés fabriqués dans les pays asiatiques à bas coût.

Le rapport recommande par ailleurs que tous les téléviseurs d’une certaine taille – par exemple de diagonale supérieure à 70 cm – vendus à partir de 2007 incorporent un tuner décodeur numérique multi-standards permettant de recevoir des émissions codées en MPEG2 et en MPEG4. Il préconise enfin de laisser un champ ouvert à la télévision mobile, pour laquelle le format MPEG4 est particulièrement adapté.

Que va décider le Premier Ministre ? Opportunément, la plainte déposée par le p-dg de TF1 en milieu de semaine concernant l’attribution de chaînes TNT aux groupes Canal+ et Lagardère, si elle était avalisée par le Conseil d’Etat comme c’est possible, conduirait à un nouvel appel d’offres pour l’attribution des chaînes et donc à un report probable du calendrier de la TNT. Le gestionnaire des temps de cerveau disponibles offre ainsi une porte de sortie honorable au Premier Ministre pour revenir sur sa décision initiale en faveur du MPEG2 …

Rapport complet du CGTI :
Télévision numérique : enjeux et perspectives en 2005

Comme prévu, AMD a publié jeudi soir des résultats trimestriels, plus qu’honorables dans les microprocesseurs et en retrait dans les mémoires flash. Ainsi, les ventes trimestrielles de l’Américain dans les microprocesseurs ont progressé de 21% en trois mois et de 34% sur un an, pour représenter 672 millions de dollars. Les ventes de microprocesseurs 64 bits ont pratiquement doublé en trois mois et le bénéfice d’exploitation de la branche est passé séquentiellement de 58 M$ à 89 M$.

Dans les mémoires, en revanche, AMD accuse une baisse séquentielle de ses ventes de 20%, à 538 M$ (+27% par rapport au 3e trimestre 2003). Néanmoins, le résultat d’exploitation de la branche, quoiqu’en baisse par rapport aux 45 M$ du 2e trimestre, est resté positif à 15 M$. Le passage à une technologie 110 nm pour la fabrication des Flash NOR explique, pour partie, cette rentabilité préservée.

Globalement, AMD a affiché un CA trimestriel total de 1239 M$ (-2% par rapport au 2e trimestre), pour un bénéfice net de 44 M$ (32 M$ lors du trimestre précédent).

Semi, le syndicat des fournisseurs de matériaux et de machines pour la production de semiconducteurs, a publié jeudi des prévisions encourageantes pour la consommation mondiale de tranches de silicium, du moins pour 2004. Cette année, en effet, la surface de silicium livrée aux fabricants de puces, devrait progresser de 22,9% par rapport à 2003, année où elle avait déjà augmenté de 10%. Pour les années à venir, les perspectives sont moins bonnes puisque Semi prévoit respectivement 4,5%, 2,9% et 6,2% de hausse en 2005, 2006 et 2007.

La technologie radiocoms HSDPA (High Speed Download Packed Access), qui devrait être déployée au cours des prochaines années pour offrir enfin aux mobiles de véritables hauts débits (3,6 Mbit/s) et délivrer à l’usager les promesses non tenues par l’UMTS (seulement 300 Kbit/s) ne sera pas sans répercussions sur le contenu semiconducteurs des terminaux, avertit ABI Research. Pour le cabinet d’études américain, ce sont les mémoires flash qui connaîtront le principal changement. Jusqu’ici, les flash à architecture NOR ont dominé le marché des mobiles. Mais l’intégration de la technologie HSDPA permettra aux flash à architecture NAND de s’imposer aux dépens des flash NOR, souligne l’étude. Principaux fournisseurs de flash NOR, Intel et AMD/Fujitsu devront donc s’adapter sous peine de voir leurs parts de marché fondre devant les assauts des tenants de l’architecture NAND (Samsung, Toshiba, etc.), avertit ABI Research. Le temps presse, puisque, selon l’étude, la technologie HSDPA commencera à être déployée dans les réseaux dès 2005, alors que les téléphones mobiles HSDPA seront disponibles en quantités en 2006, d’abord au Japon, puis ensuite simultanément en Europe et en Amérique du Nord.