A l’occasion des rencontres Gixel 2004 à Deauville, Jean-Philippe Dauvin, vice-président et économiste en chef de STMicroelectronics et Didier Coulon, président du cabinet d’études Décision, se sont efforcés de prédire l’avenir du marché des composants actifs et passifs à court terme, écartant l’hypothèse d’un retournement de la conjoncture au profit d’une correction du marché qui ramènera la croissance en septembre 2005.

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Pour Jean-Philippe Dauvin, l’industrie du semiconducteur va vivre en 2004 sa 7e plus belle de croissance, alors que le marché des appareils électroniques devrait enregistrer une croissance record de 10 à 11%. Pourtant, cette belle mécanique s’est déréglée à la mi-juillet avec un gonflement des stocks qui ressemble furieusement au scénario catastrophe d’octobre 2000. Mais cette fois-ci, « l’industrie a donné un grand coup de frein au bon moment et les stocks sont désormais sous contrôle, certes 10 à 12% supérieurs à la normale, mais 4 fois inférieurs à ceux de 2000 ». Parallèlement, la demande finale est solide et les investissements des fabricants de semiconducteurs sont restés rationnels. « Au deuxième trimestre 2004, les ventes de semiconducteurs ont été supérieures de 10% à celles du premier trimestre, alors que la saisonnalité habituelle est plutôt de 4% ; au 3e trimestre, la croissance séquentielle a été de 2% au lieu d’un traditionnel +6% ; je pense que nous ferons +1% au 4 trimestre au lieu d’un saisonnalité habituelle de +6%, le premier trimestre 2005 devrait être très mauvais avec une chute séquentielle de 5% à 8% ; le 2e trimestre devrait revenir à la stabilité (-2% à 0%), avant une reprise de la croissance séquentielle en septembre », s’est avancé le devin de ST, qui pronostique un croissance de +4% pour l’ensemble de 2005.

Pour les composants passifs et d’interconnexion, dont le marché mondial est estimé à 86 milliards d’euros pour 2004 par le cabinet Décision, le scénario d’un retournement catastrophe est également banni. Décision estime en effet le marché de l’électronique mondiale progressera de 9% cette année, à 1006 milliards d’euros, puis de 5,1% en 2005 et de 6,3% en 2006, soit une croissance annuelle moyenne de 6,6% entre 2003 et 2008. « Ce qui correspond pour le marché des composants passifs à une croissance annuelle moyenne de 4,4% », explique Didier Coulon, les plus fortes croissances étant prévues pour les circuits hybrides et modules multipuces (+8,1% par an en moyenne), devant les commutateurs et les claviers (+6,7%), les filtres et les composants piézoélectriques (+6,3%), les connecteurs (+5,4%) et les circuits imprimés (+5%). La croissance sera inférieure à la moyenne pour les condensateurs (+2,2% par an), les résistances (+1,9%), alors que le marché des composants magnétiques devrait reculer en moyenne de 1,8% par an.