Enfin du nouveau : alors que l’analyse des statistiques trimestrielles de ventes mondiales de téléphones mobiles se résumait jusqu’ici à savoir de combien de points la part de marché de Nokia avait-t-elle baissé ou remonté, cette fois-ci, le palmarès est chamboulé.

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Samsung est en effet devenu le 2e fabricant mondial de radiotéléphones avec une part de marché de 13,8% contre 13,4% pour Motorola, jusqu’ici éternel dauphin de Nokia (30,9% du marché), selon les chiffres publié hier par Gartner. Mais le cabinet d’études s’empresse d’ajouter que les stocks de mobiles constitués par Motorola à la fin du trimestre le placent en bonne position pour récupérer son deuxième rang mondial au 4e trimestre…

Au total, 167 millions de radiotéléphones ont été vendus durant le trimestre, soit 26% de plus que lors du 3e trimestre 2003. Autre fait marquant : LG dépasse Sony Ericsson, s’adjugeant 6,7% du marché contre 6,4% pour la co-entreprise nippo-suédoise ; il se rapproche ainsi de Siemens dont la part de marché est tombée en un an de 9,1% à 7,6%.

La santé florissante des deux fabricants coréens s’explique par la qualité de leurs terminaux, mais aussi par leur suprématie sur le marché des mobiles CDMA, le petit rival du GSM (la norme européenne représente environ 70% du marché). Ainsi, les deux Coréens caracolent en tête du marché mondial des combinés CDMA, Samsung s’adjugeant 21,6% des ventes au 3e trimestre, contre 18,8% pour LG et 12,2% pour Nokia, selon Strategy Analytics.

Comment faire quand on est numéro un mondial de la CAO et que l’on ne veut pas perdre son temps dans les prétoires pour débouter les petits concurrents de leurs prétentions judiciaires ou protéger sa propriété intellectuelle ? Il suffit de les racheter. C’est ce que vient de faire Synopsys en annonçant l’acquisition de son rival Nassda, un spécialiste des outils de vérification des circuits avancés. « En rachetant Nassda, plutôt que de continuer à s’affronter en justice, Synopsys préserve les produits de Nassda et continuera le support à long terme de ses clients », explique Rex Jackson, vice président de Synopsys, qui voit également dans l’opération le moyen pour Synopsys de « protéger et de préserver sa propriété intellectuelle ». Synopsys va débourser 192 millions de dollars pour racheter la start-up de 116 personnes, mais récupère une trésorerie de 100 M$, sans compter que les responsables de Nassda qui ont intenté un procès à Synopsys ont passé un accord pour lui verser 61,6 M$.

Une acquisition pour un prix somme toute raisonnable au moment où le numéro un mondial de la CAO publie des résultats trimestriels et annuels en berne. Synopsys a en effet réalisé un CA de 230,6 M$ au dernier trimestre clos fin octobre, en baisse de 27% par rapport à il y a un an et affiche une perte nette de 28,4 M$. Sur l’ensemble de l’exercice, son chiffre d’affaires recule de 7,2%, à 1,09 milliard de dollars, pour un bénéfice de 74,3M$, deux fois moindre que l’année précédente. Pour l’ensemble de 2005, Synopsys s’attend encore à un recul de son chiffre d’affaires qui devrait être compris entre 930 et 980 M$.

Quasi-simultanément, Alcatel vient d’annoncer l’achèvement du reclassement des salariés de production de l’usine d’Illkirch, la suppression de 550 emplois en Allemagne et l’ouverture d’un centre de R&D sur les réseaux large bande à Gênes, en Italie. Ces mouvements traduisent l’adaptation de l’équipementier télécoms à l’évolution de ses métiers : une production de plus en plus sous-traitées et une activité de commutation voix en déclin, alors que le marché se tourne vers les solutions large bande et IP.
A Illkrich, en Alsace, où l’usine a fabriqué hier ses derniers téléphones, Alcatel se félicite d’avoir reclassé près de 800 personnes sans licenciement sec. « A ce jour, seuls 22 salariés restent en recherche d'une solution de reclassement, par rapport à un effectif de 773 personnes début 2002. En moins de trois ans, nous avons réalisé 272 reclassements individuels, 228 départs en pré-retraite, 201 reclassements collectifs et 36 reclassements en interne », a indiqué à l'AFP Bernard Cammas, directeur du site. Deux sous-traitants en électronique, Asteel et Oristano, ont réembauché séparément un total de 190 anciens employés d’Alcatel. Pour sa part, Alcatel continue d’employer à Illkirch 700 personnes dans la communication d'entreprise (recherche-développement et marketing), l'informatique et des services administratifs.

L’Allemagne paie un lourd tribut à la restructuration du groupe avec un nouveau plan de 550 suppressions nettes d’emplois. Alcatel a en en effet annoncé mercredi la suppression 600 postes dans sa filiale allemande, Alcatel SEL, principalement à Stuttgart, et la création de 50 nouveaux postes dans le large bande et les technologies sur protocole internet (IP). Cela fera passer les effectifs de la filiale allemande à 4750 personnes fin 2005 contre 5300 fin 2004.

Enfin, Alcatel a annoncé la création d’un centre de recherche et développement à Gênes. Ce centre de R&D emploiera initialement une cinquantaine de personnes pour des travaux liés aux réseaux large bande. Son effectif pourrait doubler en trois ans, précise le communiqué du groupe.

IC Insights vient de publier une révision de ses prévisions du marché mondial des services de fonderie. Alors que le cabinet d’études américain prévoyait encore une hausse de 52% l’été dernier, il a ramené son pronostic à une croissance de 44%, à 16,7 milliards de dollars, pour l’ensemble de 2004. Largement en tête de ce marché, TSMC devrait néanmoins voir sa part de marché reculer de 50% en 2003 à 46% en 2004. Son dauphin UMC devrait perdre 1 point (23% du marché en 2004). Chartered Semiconductor conserverait sa troisième place (7% du marché), malgré l’assaut de SMIC dont la hausse de 173% du CA le propulserait à 6% du marché contre 3% en 2003.