L’année 2005 ne sera pas aussi mauvaise que beaucoup le pensent, souligne Bill McClean, président de la société d’études IC Insights.

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Tel est le principal enseignement de son intervention présentée dans la cadre du Forum de la microélectronique qui s’est déroulé à Paris la semaine dernière. Son analyse, qui repose beaucoup sur la comparaison de la conjoncture actuelle par rapport aux données historiques des précédents cycles de l’industrie du semiconducteur, peut être soumise à caution, mais force est de constater que Bill McClean s’est plutôt trompé moins que d’autres dans ses prévisions passées (en octobre 2003, il avait prévu une croissance de 23% pour le marché mondial des semiconducteurs pour 2004).
Pour 2004, IC Insights prévoit ainsi un marché mondial des appareils électroniques en hausse de 13%, à 1000 milliards de dollars, pour un marché du semiconducteur de 214,1 milliards (+29%). Le marché des équipements pour SC devrait, quant à lui, faire un bond de 56%, à 34,5 milliards et celui des matériaux de 16% à 27 milliards. Pour l’an prochain, Bill McClean anticipe un marché de l’électronique en croissance de 2%, tandis que le marché des circuits intégrés devrait baisser seulement 4%. Le marché des équipements de production de SC devrait enregistrer une légère croissance (+7%) et celui des matériaux reculer de 3%. 2005 devrait ainsi être une bonne année et n’aura rien à voir avec le précédent cycle quand, en 2001, le marché de l’électronique avait chuté de 14% et celui du semiconducteur de 33% (-21% en nombre de pièces). Par rapport à 2000, la référence en matière de performances, le marché des circuits intégrés devrait croître de 1% en valeur et de 25% en nombre de circuits ! Le credo de Bill McClean est connu : les problèmes de stocks actuels résultent pratiquement uniquement du marché de la téléphonie mobile qui plafonne entre 150 et 160 millions de combinés par trimestre depuis un an. La part énorme de ce marché dans l’industrie électronique fait ainsi que les stocks au 3e trimestre ont été supérieurs de 15% à la normale (en 2000, avant la crise, l’excédent de stocks était monté à 21,5%).

Alors que le marché mondial des semiconducteurs avait plongé de 32% lors de la précédente crise de 2001, les ventes de semiconducteurs pour l’automobile n’avaient reculé cette même année que de 1%, rappelle Databeans pour illustrer l’insensibilité de la demande de l’automobile aux aléas propres au cycle du semiconducteur. Selon la société d’études, le marché mondial des semiconducteurs pour l’automobile devrait atteindre 13 milliards de dollars cette année et 15 milliards l’an prochain. Si le marché de l’automobile est promis à une croissance annuelle moyenne de 3%, celui des puces pour les véhicules devrait, quant à lui, croître de 9% par an entre 2004 et 2009, assure Databeans. Et cela, en dépit de la pression des acheteurs de l’automobile qui réclament des baisses de prix d’au moins 3% chaque année.

Pour les fabricants de semiconducteurs (circuits intégrés et discrets) installés en France, adhérents du Sitelesc, les facturations du mois de septembre 2004 ont repris une certaine vigueur (fin de trimestre oblige) après un été qui avait été marqué par une pause. Par rapport à septembre 2003, la croissance reste faible (+3%), mais la progression des 12 derniers mois se maintient à +11% (comparée aux 12 mois équivalents un an auparavant). Les quantités de composants demandées restent élevées, mais le Sitelesc note une certaine pression sur les prix.

En revanche, dans un contexte instable, l’estimation et l’analyse des tendances des commandes ne portent pas à l’optimisme pour le dernier trimestre de l’année, d’autant que le portefeuille ne couvre bien souvent que le court terme ; la visibilité reste faible et la profession ne se hasarde plus à des prévisions au-delà de 6 mois, souligne l’organisation professionnelle.

Le marché de la téléphonie reste dominant grâce au téléphone cellulaire, les marchés de la carte à puce et de l’automobile sont stables. Dans certaines sociétés, les objectifs sont revus à la baisse et certains investissements reportés, conclut la note de conjoncture de l’organisation.

Saft, fabricant de batteries de haute technologie pour l’industrie, le transport, l’espace et la défense vient d’inaugurer une nouvelle unité de production sur son site de Poitiers pour accueillir la plus importante fabrication de piles pour torpilles dans le cadre d’un même contrat. Cette unité de production, dans laquelle Saft a investi 3,5 M€, sera en effet destinée à servir BAE Systems, avec lequel un contrat de 48 millions d’euros avait été signé en février 2003. Cette commande porte sur la fabrication de piles destinées à assurer la propulsion de Sting Ray Mod1, la torpille de lutte anti-sous-marine utilisée par les forces armées britanniques.
La torpille Sting Ray Mod1 équipera les hélicoptères, avions et bâtiments légers des forces armées britanniques dans la cadre de la lutte anti-sous-marine. Il est important que la principale source d’énergie d’une arme soit complètement inerte jusqu’au tir. C’est pour cela que les piles au chlorure d’argent-magnésium sont assemblées dans la torpille sans électrolyte, qui ne s’active qu’au contact de l’eau.

Les nouveaux bâtiments du site de Poitiers, qui abritent une ligne de production spécifique, sont opérationnels depuis septembre 2004. Les livraisons de série s’échelonneront de septembre 2004 à fin 2010.

« L’inauguration du site, au-delà de confirmer le leadership mondial de Saft dans le secteur de la défense, contribue au dynamisme économique de toute une région. En effet, ce projet permet d’augmenter de 8% le chiffre d’affaire du site et le confirme dans sa vocation d’accueillir les technologies avancées du groupe », commente John Searle, p-dg de Saft.