Frank Dangeard, p-dg de Thomson, a présenté ce matin, avec d'autres membres du Comité Exécutif, le plan à deux ans de Thomson, avec les " feuilles de route " et les objectifs 2006 correspondants à chaque priorité stratégique du groupe.

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Ce plan se traduit par la mise en oeuvre d'une nouvelle organisation, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2005, et la création d'un Comité Scientifique.
Globalement, ce plan vise à accélérer le positionnement du groupe français vers les industries du multimédia et du divertissement, au détriment des produits bruns traditionnels. Mais on retiendra surtout la volonté de Thomson de renforcer son offre de composants. En 2006, le groupe souhaite en effet doubler le chiffre d’affaires actuel de 150 millions d’euros réalisé dans les solutions microélectroniques sur silicium et dans les logiciels. Thomson souhaite par ailleurs augmenter le budget de R&D de son cœur de métier de 50% en 2005 et de 50% en 2006.

En dehors de son positionnement sur le marché clé des industries du multimédia et du divertissement, Thomson veut également se positionner dans la gestion et la distribution de contenus en ligne, comme l’ont montré ses accords de la semaine dernière. Dans ce cadre, Thomson ambitionne de devenir en 2006 le leader mondial dans les produits et solutions IP pour applications vidéo et d’au moins doubler son chiffre d’affaires réalisé après des opérateurs télécoms et des fournisseurs d’accès à Internet.

Ce plan s’accompagne de la création d'un Comité Scientifique qui sera dirigé par Didier Lombard, bien connu de notre profession. Une nouvelle organisation en quatre divisions sera mise en place en janvier : la première concerne les services (gestion des films et DVD, des contenus électroniques et des réseaux) ; la seconde a trait aux systèmes et équipements centrés sur la vidéo ; la troisième concerne les technologies (centres de R&D, activités de cession de licences, solutions microélectroniques, logiciels et technologies). Enfin, une quatrième division baptisée opportunément Tubes & Partenariats Electronique Grand Public, rassemblera les activités que Thomson ne veut plus exercer seul. Cela concerne notamment les tubes cathodiques pour lesquels Thomson recherche des partenaires, mais également les partenariats dans l’électronique grand public traditionnelle comme celui noué avec le Chinois TCL dans les téléviseurs.

Une fois n’est pas coutume, le marché européen des semiconducteurs s’est mieux comporté que les autres régions du monde le mois dernier, selon les chiffres publiés par les différentes associations de fabricants. Ainsi, les ventes de semiconducteurs en octobre ont représenté 2819 M€ en Europe, soit une croissance de 2,8% par rapport à septembre (+3,5% en dollars) et de 8% par rapport à octobre 2003. Au niveau mondial, la croissance n’a pas dépassé 1,5%, à 18,8 milliards de dollars (+21,8% sur un an). Sur les dix premiers mois de l’année, le marché mondial du semiconducteur a ainsi progressé de 31,2%, contre +23,3% pour l’Europe (+12,3% en euros).

Cette meilleure santé de l’Europe en octobre s’explique par la bonne tenue des applications automobile et télécoms, points forts du Vieux Continent. A l’inverse, la SIA, association des fabricants américains, stigmatise les corrections de stocks pour expliquer la piètre performance mondiale pour un mois traditionnellement « fort ». Comment expliquer sinon les modestes croissances séquentielles de ventes de microprocesseurs et de Drams (respectivement +6,4% et 2,8%), alors que les fabricants de PC achètent leurs composants en octobre pour les fêtes de fin d’année ? Point positif : la progression de 8,5% des ventes de DSP par rapport à septembre semble indiquer que les excédents de stocks chez les fabricants de téléphones mobiles ont été résorbés, souligne la SIA, qui maintient sa prévision de croissance de 28% pour l’ensemble de 2004.

La société d’analyses SG Cowen & Co parie sur le même chiffre et prévoit une croissance ramenée à 10% en 2005. En nombre d’unités, la croissance devrait être de 16% en 2004 (+22% pour les seuls circuits Cmos) et de 14% en 2005 (+11% pour les Cmos). Quant au taux d’utilisation des capacités de production, SG Cowen & Co estime qu’il tombera à 80% à la fin de l’année (contre 93% au 3e trimestre), avant de remonter à partir du 3e trimestre 2005.

Faudra-t-il recompter les bulletins de vote, comme c’est la mode en ce moment ? En tout cas, l’annonce hier du ralliement de 4 studios hollywoodiens au standard HD DVD de NEC et Toshiba (épaulés depuis quelques mois par Sanyo) a dû faire l’effet d’un Tchernobyl chez Sony et les autres membres du consortium Blu-ray (Philips, Sharp, Samsung, Mitsubishi, Hitachi, LG Electronics, Matsushita, Pioneer Thomson, TDK, Dell et HP). Warner Bros Studios, Paramount Pictures, Uninversal Pictures et New Line Cinema, représentant environ 45% des ventes de films DVD aux Etats-Unis, ont effet choisi le camp du HD DVD, mettant en avant de meilleures qualité, durabilité et fiabilité. Ces studios mettront sur le marché des films HD DVD au quatrième 2005 quand les lecteurs seront disponibles. Le camp du Blu-ray ne baisse pourtant pas les bras et peut se targuer du soutien de Sony Pictures, de la Twentieth Century Fox et la Metro-Goldwyn Mayer, récemment contrôlée par Sony. Une chose est sûre : il faudra un vainqueur car les deux standards concurrents de DVD haute définition sont incompatibles.

La surcapacité de production qui affecte l’industrie des écrans plats fera au moins une victime l’an prochain : l’industrie des fournisseurs de machines de production de LCD (souvent les mêmes que les fournisseurs d’équipements pour SC). Selon une étude publiée par The Information Network, la croissance du marché mondial des équipements pour LCD devrait passer de 45% cette année (à 4,8 milliards de dollars), à seulement +7% en 2005. Le marché des équipements de lithographie devrait notamment passer de 1,26 milliard de dollars cette année à 1,45 milliard l’an prochain. Pour la société d’études américaine, l’offre en écrans LCD a dépassé la demande de 8,9% au 3e trimestre, mais le différentiel devrait être ramené à 1 ou 2% à la fin de l’année. Par ailleurs, de grands fabricants de LCD, tels HannStar, CPT, Au Optronics et Chi Mei Optoelectronics ont récemment annoncé le gel de leurs projets d’investissement dans des usines avancées, coupant ainsi l’herbe sous le pied des vendeurs de machines. Le marché mondial des LCD de grande taille devrait passer de 24 milliards de dollars en 2003, à 35 milliards cette année. Ça vaut le coup d’attendre la reprise des investissements.